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L’Espagne et le Portugal

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L’Espagne et le Portugal

Au cours du siècle, ces deux pays subissent de nombreux revers : ils perdent leurs colonies en Amérique du sud, s’enlisent dans des guerres civiles sans fin et se révèlent incapables d’entrer dans le processus d’industrialisation qu’a engagé la Nouvelle –Europe.

Des crises dynastiques en série

En Espagne, le pouvoir est incertain tout au long du siècle. En 1833, la mort de Ferdinand VII entraîne une grave crise dynastique qui débouche sur une guerre civile : en effet, le roi a annulé la loi salique et transmis la couronne à sa fille Isabelle plutôt qu’à son frère, Carlos. La guerre entre les carlistes, soutenus par les puissances absolutistes et les cristinos, soutenus par la France et l’Angleterre dure jusqu’en 1839. Les carlistes sont finalement vaincus. Mais Isabelle II reste impopulaire, elle ne semble guère s’intéresser à la politique. Assez rapidement, la réalité du pouvoir appartient à l’armée et ce sont des généraux qui contrôlent le pays. En 1868, le général Joan Prim lance une révolution et force la reine Isabelle à s’exiler en France. Elle n’abdique cependant qu’en 1870. Le général Prim, qui a pris en main la destinée du pays est assassiné le 22 juin 1870 par des anarchistes. Amédée de Savoie, le fils de Victor-Emmanuel II, le roi de Sardaigne monte alors sur le trône mais il trouve aussi la mort dans un attentat, le 15 septembre 1870. Depuis, le trône est vacant. Le prince Léopold de Hohenzollern, cousin de Guillaume Ier se présente alors comme candidat potentiel. Mais la France n’a pas dit son dernier mot. Au début du XIX siècle, le Portugal subit les appétits napoléoniens. En 1807, il est envahi, et la Cour ne trouve d’autre refuge que l’exil vers le Brésil. Le Portugal échappe alors peu à peu au souverain pour devenir une sorte de colonie anglaise. En 1820, la révolution libérale conduit au retour de Jean VI qui doit accepter la première Constitution du Portugal en 1822. Cette année-là, le Portugal perd le Brésil et son or. Comme l’Espagne, le Portugal doit affronter une période de lutte pour le pouvoir, jusqu’en 1851. Deux courants s’affrontent : le roi Jean VI octroie une constitution démocratique en 1822, ce qui lui vaut l’opposition de son fils cadet dom Miguel, chef des absolutistes. Ce dernier usurpe le pouvoir en 1828 et fait régner la terreur. Après la guerre civile et une intervention britannique, Marie II (la petite fille de Jean VI) retrouve son trône en 1834. Le pays reste toutefois troublé jusqu’en 1847 et le début de la Regeneração. Pendant cette période, les conservateurs, et les progressistes, plus orientés vers les réformes se succèdent au pouvoir pacifiquement, grâce à un système d’élections manipulées et de tractations secrètes. Les nobles et le clergé abandonnent certains de leurs privilèges et les groupes politiques renoncent à mobiliser l’armée en leur faveur. Mais en 1865, le roi Miguel réussit un nouveau coup d’Etat et remonte sur le trône.

Retard économique

Le Portugal et l’Espagne souffrent de graves handicaps. Leur économie, trop dépendante des ressources coloniales n’a jamais décollé. Au Portugal, les longs conflits qui se sont étendus de 1808 à 1851 l’ont encore affaibli davantage ; enfin, l’indépendance du Brésil (1822) et l’abolition du commerce des esclaves ont mis un terme aux principales sources de richesses venant d’outre-mer. Le pays a aussi perdu son rôle d’intermédiaire car la Grande-Bretagne a obtenu un accès direct aux marchés brésiliens. Malgré de réels efforts de développement (voies ferrées, banques, réforme agraire modérée, enseignement technique), l’Espagne et surtout le Portugal n’ont pas réussi à se désembourber de leur pauvreté originelle. Et ils n’ont toujours pas réussi à se lancer dans la production des engins à vapeur à grande échelle.

Deux pays proches de l’axe Angleterre-Prusse

Historiquement, le Portugal a pu compter sur le soutien britannique pour se débarrasser des troupes napoléoniennes puis remettre Marie II sur le trône. Les deux pays restent très proches. Toutefois, l’infante du Portugal, apparentée à la famille royale de Bavière se méfie des intentions belliqueuses de la Prusse. Le pays se prépare aussi à lancer de grandes expéditions en Afrique du sud, pour tenter de retrouver sa splendeur coloniale d’antan… L’Espagne reste proche de l’alliance Angleterre-Prusse. C’est même un petit cousin du roi de Prusse, Léopold de Hohenzollern qui pourrait monter sur le trône…

Les Faë ont déserté la péninsule

Le peuple fée de la péninsule ibérique est rare et farouche. Ces quatre derniers siècles, ils ont eu à lutter contre l’Inquisition. Les fiefs nains sont aussi rares : ils se sont établis dans quelques modestes villes dans les Pyrénées, au nord du pays et mettent leurs talents d’artisans au service des grandes cités ibériques. Les Dragons ne fréquentent pas beaucoup la région non plus.